Tractations pour une nouvelle majorité parlementaire au bénin: De
La cohésion est en train de déserter depuis quelques mois les
rangs du groupe politique G13. Ses membres sont divisés et
reçoivent des appels ou sont sollicités aussi bien par la
mouvance au pouvoir que les opposants du G4. La majorité
étant devenue instable depuis quelque temps à l’Assemblée
nationale, les enjeux des prochaines élections et ceux des
dossiers en instance d’examen au parlement poussent
l’opposition et le pouvoir à entreprendre d’intenses tractations
avec les députés du G13 en vue de les rallier à leur cause.
Qui du pouvoir et de l’opposition détient actuellement la
majorité à l’Assemblée nationale ? On ne saurait le dire. Cette
majorité est très instable. Bon nombre de députés en fonction
de leurs intérêts ou des promesses alléchantes qui leur ont été
faites démissionnent de leur groupe parlementaire pour
rejoindre d’autres. Cette situation fait que beaucoup de groupes
sont menacés d’explosion et certains se retrouvent minoritaires
au sein de l’Assemblée alors qu’ils étaient au départ en position
de force. Le G13 connaît actuellement quelques turbulences,
compte tenu de ces facteurs que nous venons d’évoquer. Il
porte en lui des germes de cassure si les données ne
changeaient plus. La mouvance au pouvoir qui tient à retrouver
sa majorité d’antan veut profiter de l’occasion pour ramener
dans les rangs, les députés du G13 qui au départ de la
législature l’ont soutenue et lui ont permis de s’imposer au
parlement à ses adversaires à l’époque minoritaires. Mais le G4
et d’autres leaders de l’opposition ayant compris l’enjeu de cette
bataille pour la conquête d’une nouvelle majorité, n’entendent
pas laisser faire car c’est pratiquement la dernière ligne droite
qui conduit à la présidentielle 2011.
Voilà les raisons qui poussent les deux blocs à se ruer
actuellement sur les députés du G13 qui sont devenus
subitement très importants et semblent être désormais
incontournables dans ce processus. On leur promet de part et
d’autres, monts et merveilles. La pression est actuellement trop
forte au point où certains membres ne semblent plus avoir la
tête ou le cœur pour ce groupe mais préfèrent saisir la perche
qui leur est tendue ailleurs. Les tractations vont bon train et
plusieurs départs pourraient être enregistrés dans les jours à
venir. Mais la question fondamentale que l’on doit se poser, est
celle de savoir, qui du camp de Boni Yayi ou des irréductibles
opposants du G4 arrivera à rallier le plus grand nombre de
députés G13 à sa cause si la cassure était vraiment consommée ?
C’est un tournant décisif et le vainqueur de cette bataille
stratégique gagnerait certainement du terrain et se donnera
quelques chances pour les joutes électorales de 2011 qui
s’annoncent très serrées.
Euloge R. GANDAHO, article paru dans le journal ''le Matinal'' du vendredi 23 octobre 2009