Yayi n’adresse plus la parole à Noudegbessi

Publié le par Rochereau

Ejecté du gouvernement dans l’affaire Cen-Sad, François Noudegbessi n’aurait pas eu la grandeur d’âme de Soulé Lawani. De sources proches de Boni Yayi, le ministre de l’urbanisme, une fois mis en quarantaine, avait proféré des menaces contre Boni Yayi allant jusqu’à promettre des révélations explosives contre le chef de l’Etat si celui-ci ne le ramenait pas tranquillement à son poste dans le gouvernement. La sortie des jeunes de Noudegbessi de l’époque en dit long  sur les intentions du ministre même si pour des raisons diplomatiques, il les avait reniés en disant ne pas se retrouver dans les propos par eux tenus. Et ça, c’est le côté officiel qu’on a bien voulu donner à la chose sinon que, dans les coulisses et dans la réalité,le ministre n’a pas oublié un seul instant que son retour ou non dans le gouvernement dépend de ce qu’il a contre le chef de l’Etat et aussi de l’usage qu’il doit en faire. Et c’est lui qui a raison. Sa stratégie a payé. Puisque Boni Yayi au detour d’une commision fantoche trouva le raccourci pour le ramener à son poste, une première du genre au Bénin, évitant ainsi que Noudegbessi ne devienne une grenade qui peut mettre en péril son image de Yayi le propre. Aujourd’hui les relations entre les deux hommes sont plus que conflituelles au point que Boni Yayi n’a nulle envie d’adresser le bonjour à son collaborateur pas plus qu’il ne lui répond. Mais qu’à cela ne tienne, François a eu ce qu’il voulait. Limogé, il n’a pas été immolé à la ‘’Lawani’’. N’en déplaise aux humeurs de Boni Yayi. Cette ambiance corsée entre les deux hommes vient comme pour corroborer la thèse selon laquelle c’est à coups de chantages et de pressions politico-réligieuses que Boni Yayi s’est vu obligé de ramener Noudegbessi au sein du gouvernement. Pour certains Béninois, si Lawani n’est pas un fou, c’est qu’il est vraiment un homme de Dieu pour accepter de faire le choix de la difficulté, celui d’assiter sans réagir à sa destruction alors qu’il a toute une battérie de munitions pour obliger Boni Yayi à arrêter ses chars. En cela, on se demande qui de Soulé Mana Lawani et de l’écrivain britannique Rudyard Kipling est réellement le propriétaire de la célèbre phrase, je cite : Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir…et entendre mentir sur toi des bouches folles sans mentir toi-même d’un mot…si tu peux conserver ton courage et ta tête quand tous les autres la perdront…tu seras un homme mon fils’’.

Publié dans Article de presse

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